Il y a quelques semaines nous avons commenté en cours le film « Selon
Charlie » de Nicole García où il s’agit de quelques adultes qui se
retrouvent dans leur ville natale après des années d’absence. En découvrant les
différentes histoires qui se croisent, nous apprenons que certains ont mené des
vies bien différentes à celles qu’ils attendaient dans leur jeunesse. C’est à
partir de cette réflexion sur l’avenir que j’ai demandé aux élèves de 2ème
année de Bachillerato d’imaginer comment serait leur vie dans trente ans et
d’écrire une rencontre avec plusieurs de leurs actuels camarades de classe. Les
résultats ont été vraiment intéressants. J’ai pu lire des récits sympathiques,
affectueux, tendres, émouvants, drôles mais il y en a aussi d’ironiques et d’autres
qui frôlent même l’humour noir. Quant à la forme, j’ai eu droit à des lettres,
à des blogs, à des scènes de théâtre et, sera-t-il que Noël approche ?, même
à un conte de Noël.
Lisbonne, le 10
mars 2030
Au cours de ces dernières
quatorze années, je peux dire que j’ai presque tous les objectifs que j’avais définis
quand j’avais encore 17 ans. D’autre part, avant de réussir, j’ai dû aller dans
une voie qui n’a pas été exactement de “roses”. Ces dernières années j’ai
rencontré des amis et des collègues du lycée que je n’avais pas vus il y a
longtemps. J’ai pu voir comment certains d’entre eux n’ont pas encore franchi
cette route et ils ont l’air de ne jamais la quitter.
Nous sommes en 2030.
Incroyablement, pas beaucoup de choses ont changé. Au moins, pas comme les
films de Hollywood le peignent. Pas de voitures qui volent ou d’intelligence
artificielle. La vie de la plupart de la société n’a pas amélioré. On peut dire
que, comme d’habitude. Cette idée folle de créer des colonies sur Mars a
disparu aussi et les Objectifs du
Millénaire pour le développement sont déjà obsolètes.
Quant à moi, après de nombreuses
hésitations, j’ai fait finalement des études de psychologie à Madrid et j’ai
obtenu mon diplôme en 2020. J’ai ensuite fait le Master en Suède. Après avoir
terminé, je suis retourné en Espagne, où j’ai passé deux années très difficiles
car je ne pouvais pas trouver de travail. Enfin, j’ai été engagé dans un
hôpital privé dans la ville où j’avais passé la majeure partie de mon enfance
et de ma jeunesse: Lisbonne. C’était comme un retour au passé. Voyager dans les
mêmes routes, voir les plages merveilleuses où dans l’adolescence j’étais allé
avec mes amis, l’école où j’avais passé toute ma vie… Bref, la merveilleuse
Lisbonne.
Actuellement, j’ai mon cabinet
privé dans le centre de Lisbonne, avec lequel je gagne ma vie assez bien, et où
je reçois des patients tous les jours. Il s’avère que l’un de ces patients est
Juan, un ex-collègue et ami de l’école secondaire. Il est venu régulièrement à
la thérapie pendant deux ans en raison d’une grande dépression. Le problème? Le
travail. Bon, et d’autres choses, mais la confidentialité patient-thérapeute ne
me permet pas de rendre publiques ses affaires. Selon il m’a dit, sa patronne
est une femme insupportable qui pense qu’elle est la meilleure, seulement parce
qu’elle est la directrice financière de l’une des plus grandes banques du pays.
Il arrive que la patronne est Olga, une amie aussi du lycée. Selon Juan,
l’innocence et sympathie qui la caractérisaient dans son adolescence ont
complètement disparu. Maintenant, elle est une “harpie” dédiée à rendre la vie impossible
aux autres travailleurs. Quels tournants fait la vie, n’est-ce pas? Vous pensez
qu’une personne sera toujours la même, mais la réalité est différente.
La même chose est arrivée à
Claudia. Je l’ai rencontrée il y a trois ans, quand j’étais en Angleterre
cherchant du travail. Quand nous nous sommes vus, nous avons couru vers l’autre
et nous nous sommes embrassés. Elle était aussi très changée. Elle ne portait
plus de lunettes, et ses cheveux n’étaient pas bouclés. Claudia est une
ingénieure. Une ingénieure malheureuse. Elle n’était pas la même personne que
j’avais connue quand j’avais 14 ans. Maintenant, elle est une femme qui ne
jouit pas de la vie, qui pense seulement à travailler. Cela l’a conduit à avoir
vieilli très rapidement. Elle a beaucoup de cheveux gris, ce qui, à notre âge
n’est pas normal. Avant de partir, je lui ai demandé par le reste de notre
groupe d’amis de l’adolescence, mais comme moi, elle ne savait rien.
En ce moment, je dois finir une
recherche sur la méchanceté de l’homme, avec ma collègue Marga. Pour cela, je
pensé que je ne serai pas disponible pour écrire pendant un certain temps.
Sergio Río. 2ºBachillerato B
Il y a 14 ans que j’ai fini
l’école, sans un objectif de vie et sans savoir ce que j’allais étudier.
J’avais pensé «Administration
d’entreprises» ou »Sciences politiques» mais je n’avais jamais pensé que
je finirais dans l’armée. Oui, toute ma vie au mépris de cette institution et
maintenant je fais partie de l’armée espagnole.
Il y a deux ans, en 2028, j’ai
été promue capitaine, pour les services fournis pendant la guerre en Syrie.
À ce jour, je ne peux pas croire
ce qui s’est passé pendant ces 13 dernières années. Mais qui y croit encore
moins c’est Sergio : je l’ai retrouvé à Lisbonne la semaine dernière. On a
parlé, et il semblait très surpris pour ma profession.
Il m’a dit aussi qu’il avait
étudié publicité et marketing et qu’il travaillait dans une grande entreprise
de produits de beauté.
En autre, j’ai découvert quelques
choses sur mes vieux camarades du lycée.
Pedro avait étudié médecine mais,
malheureusement, il a été tué dans un accident de voiture il y a quelques
années.
Juan Carlos n’a pas terminé ses
études de mathématiques et il travaille maintenant comme serveur dans un
restaurant.
Et Olga est la directrice
financière de Repsol et elle est très, très riche.
Cette réunion m’a rappelé mon
adolescence, sans aucun doute, et elle a aiguisé ma curiosité. J’espère en savoir
plus sur mes copains dans l’avenir.
Sofia Viana, 2º BACH B
Madrid, le 1er
janvier 2046
Chère maman:
Je t’écris comme tous les jours,
mais aujourd’hui est spécial. Tu ne sais pas les choses qui sont arrivées et
tout en une seule journée.
Ce matin, après la fête de fin
d’année, la baby-sitter de mes jeunes enfants m’a appelée de toute urgence
parce que mon cadet, Salvador, avait de la fièvre. Mon mari et moi, nous sommes
allés à notre maison et nous l’avons emmené à l’hôpital le plus proche.
Nous sommes donc arrivés, nous
sommes allés à la salle d’urgences et une infirmière nous a dit que le seul
médecin disponible pour voir Salvador était le docteur Pedro Rosa. Ce nom
n’était pas étrange pour moi.
Nous avons attendu une heure et
demie jusqu'à ce que nous sommes entrés dans le bureau du docteur. Alors que
j’ai vu le médecin, je l’ai reconnu. C’était Pedro, mon camarade du lycée. Tu
te souviens ? Il n’a pas beaucoup changé. Il m’a reconnu aussi. Après
avoir examiné mon fils, nous avons parlé de notre enfance et il m’a dit qu’Inés
Ollero, une de mes meilleures amies du lycée, travaillait aussi là-bas, dans la
section des enfants atteints de cancer et qu’elle était une bonne infirmière.
Le soleil s’était déjà levé quand
nous sommes sortis de l´hôpital. Nous sommes allés à la maison pour chercher
mes quatre autres enfants et nous sommes tous allés ensemble pour prendre le
petit-déjeuner à « La casita de Flunch », une nouvelle
pâtisserie qui fait des churros au chocolat délicieux.
Quand nous avons terminé, nous sommes
allés au Retiro, un parc à coté de ma maison, pour célébrer la nouvelle année. Soudain,
j’ai écouté quelqu'un qui m’appelait. C’était Sergio Río, mon copain du lycée
avec sa famille : son épouse et ses deux belles filles. Il y avait
longtemps que je ne l’avais pas vu ! Nous sommes tous allés ensemble pour
une promenade et il m’a dit qu’il était propriétaire d’une entreprise de
publicité. Je me souviens que lorsque nous étions jeunes, c’est ce qu’il
voulait devenir.
À la fin de la journée, nous
sommes tous allés à la maison pour diner avec la famille de mon mari.
Écris-moi vite, bisous pour toute
la famille.
Marga
Marga Nazaré. 2ºBachillerato B
Aujourd’hui j’ai 30 ans et extraordinairement j’ai
rencontré deux de mes amis d’enfance, J et H. Nous nous sommes rencontrés dans
la rue et nous sommes allés à un café pour parler. Je leur ai dit que j’ai une
entreprise et que je fais beaucoup d’argent, que j’ai deux enfants et une femme
et comme je suis heureux avec ma vie. J m’a dit qu’il est acteur et il est
apparu dans quelques films espagnols. H, le pauvre homme, m’a dit qu’il est au
chômage et qu’il n’a pas d’argent parce qu’il a dépensé tout son argent dans
les casinos et les maisons de
prostitution. Comme je suis un bon ami, je lui ai donné un peu d’argent. Quand
je suis arrivé à ma maison j’ai réfléchi sur comment mes amis étaient quand
nous étions à l’école, toujours heureux et de bonne humeur. Il semble que le
monde les a changés.
Mateu Ferré Pinto Coelho. 2ºBACH. B