UN JOUR DANS LE MNAA
Après l'examen d'Histoire, Kiko et
moi nous nous sommes préparés pour le grand
événement du jour: la sortie au "Museu Nacional de Arte Antiga" de Lisbonne. La
classe d'Histoire de l'Art peut être peu nombreuse,
mais nous sommes des élèves fidèles, tous les trois, nous y sommes allés.
Le frère de Kiko, Miguel, était par
chance à Algés, il nous a donc emmenés au Musée dans sa voiture. Nous sommes
arrivés avec presque 20 minutes d'avance.
- Tu veux attendre là? - j'ai
demandé à Kiko en lui montrant du doigt un banc avec vue sur le Tage. Ce n'était
pas le point du rendez-vous, mais c'était bien meilleur pour attendre autant de
temps que la Rua de « Janelas Verdes ».
Je parlais avec Kiko quand, derrière
lui, j'ai reconnu une figure familière:
- C'est Paulino!
Kiko a cru que j'étais en train de
me moquer de lui, mais quand il s'est retourné, il l'a vu aussi.
- Ce n'est pas encore l'heure.
Qu'est-ce qu'on fait?
- Bah! On va lui parler.
Il contemplait aussi la rivière
quand nous nous sommes approchés. Nous nous sommes salués et on a parlé jusqu'à
l'heure du rendez-vous. Nous étions en train de parler sur les tickets.
- J'ai un carnet spécial qui me
permet d'entrer dans n'importe quel musée - le professeur avait dit.
Effectivement, après être allés
chercher Lara au point du rendez-vous, quand nous étions en train d'acheter les
tickets, nous avons pu voir la surprise et le coup d'œil émerveillé que la dame du guichet à jeté au “carnet spécial”. “Ah!
Elle est sympathique, ça va aller”, j'ai pensé. Mais non. Après Paulino, c'était
mon tour. Elle me regardait avec le regard le plus désintéressé du monde tandis
que j'ai dû montrer deux carnets pour prouver que je suis une étudiante. J'ai
pu bénéficier du décompte: j'ai du payer “seulement” trois euros. Lara et Kiko
n'ont pas eu la même chance, ils ont dû payer le double. Vraiment, les gens des
musées de Lisbonne ne sont pas si généreux que ceux de Valencia...
Avant d'entrer, j'ai dû laisser mon
sac-à-dos dans le vestiaire. Dedans, même au début de l'exposition, nous avons
vu des œuvres gothiques. Paulino nous expliquait tout sur presque toutes les œuvres,
mais je pense que le gothique n'est pas mon truc. Je le trouve comme un style
trop restreint à la religion qui joue beaucoup avec des symboles, en s'écartant
de la réalité. Je ne pense pas que ce soit des
défauts, mais ce sont des caractéristiques qui ne m'attirent pas beaucoup.
Au fur et à mesure que nous pénétrions
plus a l'intérieur du musée, nous avancions dans le temps aussi. Nous nous sommes
arrêtés devant un tableau qui représentait un homme avec un récipient avec un
liquide dans la main. Paulino nous a demandé si nous savions ce qu'il
soutenait. Dans un coup d'inspiration soudaine et fou, j'ai essayé:
- De l'eau bénite?
C'était de l'urine. C'était un
docteur qui analysait de l'urine. Décidément, l'iconographie, je la laisserai
pour les experts.
Le musée avait un air un peu incomplet.
Il y avait peu de salles et de tableaux et la plupart n'étaient pas très
intéressants. Bon, je dis ça, mais s'est complètement subjectif, c'est
seulement mon avis. Mais il y avait quelques uns qui étaient très bien, quand
même! Nous avons pu voir beaucoup de noms qui nous avions étudié en classe:
Zurbarán, Piero della Francesca, Bosh, Durer, Van Duck, Peter de Hooch,
Tiepolo, etc. Un des plus amusants c'était “Tentaçoes de Santo António” par
Bosh, qui est presque surréaliste. Malheureusement, nous ne sommes pas restés
là trop de temps. Pour voir tous ces petits détails du tableau il fallait
mettre le temps que nous n'avions pas.
Mais les tableaux que j'ai les plus
aimés sont celui de Pietro della Francesca, qui appartenait a un triptyque dont
toutes les tables ont été séparées et se trouvent dans des musées différents,
et une série apostolique de Zurbarán. L'œuvre de Pietro della Francesca était
un portrait d'un saint (je pense que saint Augustin). J'ai aimé son visage
vieux, son regard profond et la maîtrise de l'artiste sur les détails des
vêtements, même quand il les faisait en tempera, une technique beaucoup plus inadéquate
pour les détails que l'huile. Dans Zurbarán j'ai aimé l'austérité générale des œuvres
qui leur donne un ton beaucoup plus solennel. J'aime beaucoup les décorations
et les ornementations. Mais je suis absolument émerveillée quand un artiste est
capable de se faire comprendre avec le moins possible. J'ai aimé beaucoup aussi
le regard; leurs yeux semblaient presque vrais.
Nous avons aussi vu une “œuvre
invitée” d'un autre musée qui était là de manière provisoire. C'était un Rosso
Fiorentino. Je ne l'ai pas aimé comme j'ai aimé les autres, mais c'était beau,
quand même.
Je n'ai pas aimé l'étage des œuvres
portugaises. C'est vrai qu'on était en train de le renouveler, mais je n'ai pas
vu une œuvre qui attire spécialement mon attention. Je suis un peu déçue avec
l'art de mon pays; nous n'avons pas des génies internationaux comme la plupart
des autres pays européens. L'art qui était là n'était pas de mauvaise qualité,
mais ce n'était pas excellent non plus.
Nous sommes sortis et Paulino nous a
invités à un café. Le lieu est très beau, même devant le Tage. Nous avons
regardé le coucher du soleil. Le dommage c'était le vent, mais, finalement, il
semblait de se calmer.
- On y va?
Bah! Peu de chance, le temps
commençait a être vraiment plus agréable. Mais les heures avaient passé trop
rapidement et il était déjà tard.
Quand nous sommes sortis du café,
tout d'un coup, je me suis rappelée:
- Mon sac-à-dos!
Je l'avais laissé dans le vestiaire
du musée et maintenant les portes étaient fermées. J'avais là tous mes livres
pour étudier ce weekend... Je m'étais déjà mentalisé que je devrais y retourner
le lendemain quand, à l'heure de faire les adieux, Paulino m'a conseillé
d'essayer une porte d'accès au musée seulement pour l'organisation.
Lara et Kiko étaient encore avec moi
quand un homme petit et avec de gros sourcils broussailleux me portait mon cher
sac-à-dos, mon copain d'aventures... Je l'ai remercié et nous avons descendu la
rue pour prendre le train. En accolant mon sac-à-dos je pensais à la visite,
décidément, elle a valu la peine!
Inês Machado. 2ºBachillerato B